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| Sujet: Histoires d'un jour Ven 9 Oct 2009 - 9:01 | |
| Comme ça, Rosie, tu te sentira ptet moins seule? ^^ Bon, en fait d'histoire, ce sont plutôt des nouvelles, souvent sombres, que j'ai écrit après des cauchemars. Des amies m'avaient demandé de les publier, ce que j'ai fait... Techniquement, c'est pas trop violent et tout, mais je déconseille aux moins de 12 ans... Y en a pas ici, donc ça ira... ^^ On commence par la plus joyeuse, j'ai nommé... Une histoire de couleurs- Spoiler:
Le soleil se levait doucement sur la forteresse, colorant d’un rouge orangé sauvage les hauts murs d’enceinte. Autour du château, la campagne et le petit village s’éveillaient doucement emplissant l’air des sons de la vie quotidienne. Les bœufs qu’on attelle aux charrues, le marteau du forgeron qui vient frapper la pièce de métal, les « bonjour » échangés entre les villageois… Toute une petite mélodie brusquement interrompue :
« J’SUIS EN RETAAARD ! »
L’origine de ce cri était une adolescente efflanquée, aux yeux noisette et au visage constellé de taches de rousseur qui slalomait entre les villageois moqueurs.
« Alors, Anne, on s’est pas réveillée ? »
Sans répondre, la jeune fille courut jusqu’au château, où elle travaillait comme servante, laissant derrière elle les bruits du village. Ce ne fut qu’une fois arrivée dans la cour que la jeune fille s’aperçut du silence. Ce lieu, qui aurait dû fourmiller d’activité, semblait à l’abandon.
Dans les cuisines, où l’adolescente se rendit en premier, il n’y avait nul mouvement. Il y avait des gens pourtant. Un marmiton transportait une marmite, un plongeur tendait la main vers une écuelle de bois pour la laver, une de ses collègues transportait un plateau, une autre plumait une volaille, l’intendante, les mains sur les hanches, semblait crier quelque chose… Mais nul ne bougeait, nul son ne sortait de la bouche de la gouvernante, on aurait dit un immense tableau.
Mais un tableau sans couleur. Anne n’avait pas remarqué tout de suite ce détail, trop inquiète par l’immobilité de ses amis. Des récipients en bois, au visage contracté par l’effort du marmiton, en passant par la marmite qu’il transportait ou les plumes du poulet, tout avait la teinte grise et froide de la pierre.
« Il y a quelqu’un ? S’il vous plaît ! Quelqu’un m’entend ? Répondez, je vous en prie ! »
Elle courait maintenant de pièce en pièce, son inquiétude et sa peur augmentant au fur et à mesure qu’elle découvrait le château immobilisé. Alors qu’elle suivait un couloir, elle se figea en entendant des pleurs venant d’une des chambres. Là, cachée sous le lit, non loin d’un noble figé, Anne découvrit une petite page terrorisée. Elle détonnait au milieu de la grisaille environnante, avec ses vêtements aux couleurs vives, ses cheveux blonds miel et ses yeux bleus rougis par les larmes. Il fallut quelques minutes avant qu’elle ne se calme, et ne raconte à Anne ce qu’il s’était passé.
« Ce matin, un homme est entré dans la chambre, sans même frapper, et il a demandé quelque chose à mon seigneur. Il a repoussé l’homme, et après… »
La fillette s’interrompit en larmes.
« C’est un démon de l’enfer, j’en suis sure ! »
Anne serra la fillette dans ses bras, à la fois pour se rassurer et pour consoler l’enfant. Un homme au pouvoir aussi terrifiant qui se promenait dans les couloirs, voilà qui n’était pas une idée rassurante ! D’un commun accord, les deux jeunes filles décidèrent d’aller voir le prêtre qui officiait dans la petite chapelle. C’était un homme sévère, mais juste, et il saurait les protéger du démon. Les deux fillettes coururent vers la petite église, et s’immobilisèrent brusquement. Devant eux, un vieil homme, couvert de haillons, marmonnait quelque chose en avançant à tâtons. Ses cheveux étaient emmêlés, ses yeux blancs semblaient vides, et les rides incrustées de poussières lui donnaient l’air d’un démon sorti droit des enfers. Sa voix était rocailleuse.
« Tous pareil ! Ils s’en vont! Ils veulent même ne pas répondre au vieux Mathias ! Ils le laissent tout seul dans le noir ! »
La petite page terrorisée se cacha derrière Anne, pas plus rassurée, avec un gémissement. Ce dernier attira l’attention du vieil homme, qui se dirigea vers les deux enfants en tâtonnant.
« Où êtes-vous ? Ne laissez pas le vieux Mathias tout seul ! Il veut juste savoir, ne partez pas ! »
Les deux enfants reculaient doucement, évaluant du regard la distance les séparant de la petite église, un peu à droite du vieillard. S’élançant brusquement, Anne se précipita vers le bâtiment, suivie de peu par la petite page. Mais les deux jeunes filles avaient sous-estimé la rapidité de l’homme, qui attrapa la petite page par le bras.
« S’il vous plait ! Ne vous en allez pas ! C’est quoi le rouge ? C’est quoi le bleu ? »
« Je sais pas, lâchez- moi ! »
La fillette avait à peine prononcé ces mots qu’elle perdit toutes couleurs et se figea comme les autres, sous le regard horrifié de la petite servante. Un gémissement s’échappa de la gorge de l’aveugle, alors qu’il sentait sous ses doigts le bras de l’enfant se pétrifier.
« Que se passe-t-il ? Mon Dieu, que se passe-t-il ? »
Plus que l’air à la fois étonné et inquiet de l’homme, c’est l’appel à Dieu qui empêcha Anne de fuir à toutes jambes. Car, et cela le père Olsen avait toujours été très clair là-dessus, jamais un démon ne pourra prononcer le nom divin !
« Vous l’avez pétrifié. VOUS AVEZ PETRIFIE TOUT LE MONDE ! »
Les mots de la petite rouquine semblèrent frapper le vieil homme comme une gifle. Anne, les poings serrés, se sentait étrangement mieux d’avoir réussi à dire ce qui se passait, comme si une porte s’était ouverte dans sa tête, et qu’une bourrasque en eut chassé toute sa peur, jusque-là refoulée, et lui laissant les idées claires. Le vieil homme, en revanche, ébranlé par l’accusation, s’était recroquevillé sur lui-même, et pleurait comme un enfant.
« Reculez, jeune fille ! Ne restez pas à côté de ce démon ! »
La jeune fille recula précipitamment, tandis que le père Olsen accourait de l’église, de toute la vitesse que lui permettaient ses jambes grassouillettes, tenant sa soutane dans une main, et une grande fiole d’eau bénite dans la main.
« Vade rétro… SATANAS ! »
De toutes ses forces, l’homme d’église lança le contenu de son flacon sur Mathias, le trempant comme une soupe. Au moment où le liquide toucha le vieil homme, un cri de dépit s’éleva, et une fumée grise entoura le vieillard.
« Qui a crié ? Que se passe-t-il ? »
Ce dernier, ne pouvant voir les évènements qui venaient de se passer ne comprenait rien, et s’affolait.
« Non mais ça va pas la tête ? Vous êtes vraiment chiants, vous les humains ! »
La fumée grise prit la forme d’un enfant d’une douzaine d’années. Il avait des cheveux noirs en bataille, qui encadraient un front surmonté de deux petites cornes noires, et des yeux jaunes de chat.
« Franchement ! On ne peut pas s’amuser peinard ou quoi ? Et toi… Et toi le gros lard, poursuivit-il à l’attention du prêtre, qui marmonnait frénétiquement des prières agrémentées de signe de croix, c’est pas la peine de faire le clown, je partirai pas !
Le petit démon avait croisé les bras avec une grimace, déterminé à ne pas partir.
« C’est le vieux qui m’a appelé ! « Les hommes sont égoïstes, et patati, et patata, et qu’ils soit maudits, et gnagnagna ! » Moi je rends service, c’est tout ! »
« Espèce de petit démon ! s’écria le vagabond. Ce n’étaient que des propos tenus sous le coup de la colère et de la boisson ! »
« Alors c’est vous qui les avez transformés ? »
Anne, poings serrés et larmes aux yeux regardait le petit diable, assise à côté de la petite page, toujours à terre.
« Vé c’est moi pisseuse ! Pourquoi ? Tu veux aussi ? Pis c’est le vieux schnock aussi ! S’il n’était pas si curieux ! Et c’est quoi le rouge, et c’est quoi le bleu ? Mais quel casse-pieds alors ! »
« Je voulais juste savoir ! » Le vieil homme serrait les poings de rage.
« Le rouge c’est le chaud qui me viens aux joues quand on me gronde, ou quand le fils du forgeron me fait des compliments. C’est la couleur des cerises en été, du sang aussi… »
L’intervention de la petite servante fit s’interrompre tout le monde. L’aveugle releva la tête brusquement, le prêtre s’étouffa dans ses prières, et l’enfant démon… L’enfant démon avait perdu son air insolent et fier, et semblait effrayé.
« Le bleu c’est l’immensité du ciel ou de la mer, c’est une couleur si grande qu’elle nous englouti tout entier… »
Le vieil homme pleurait à présent, pour la première fois qu’on lui répondait.
« Ça suffit ! s’écria l’enfant aux cornes. T’es rien qu’une servante ! Qu’est ce que t’y connais aux couleurs hein ? Puisque t’es si maligne, dis lui c’est quoi, le blanc, le rose, le noir, l’ambre ! Hein, miss maligne ? »
Si les propos de l’enfant étaient pour le moins violent, la terreur qui perçait dans sa voix était audible par tous.
« Le blanc, répondit le père Olsen, c’est la couleur de la pureté, de la bonté ! C’est la couleur de la lumière, c’est celle des ailes des anges, une couleur si belle qu’elle nous élève ! »
Ce fut comme un coup porté au diable. Il semblait moins tangible, plus transparent.
« Le rose, c’est la couleur de l’amour, c’est celle des roses qui embaument le jardin ! »
L’aveugle souriait à présent, à travers ses larmes.
« Le noir, je sais ce que c’est, ne vous inquiétez pas. »
« Enfin l’ambre c’est la lumière qui se reflète dans une perle de feu, c’est la chaleur du feu enfermé dans une perle de miel. »
Ce fut le coup de grâce pour le petit démon qui poussa un cri de dépit avant de disparaître dans un nuage de fumée.
Un observateur extérieur aurait pu croire que l’aveugle, la jeune servante et le prêtre grassouillet avaient été touchés par la malédiction, au vu de leur immobilité. Tous les trois stupéfaits ne parvenaient plus à émettre un quelconque son, ne sachant si le démon était parti ou non. Le vieux Mathias, quant à lui, pleurait silencieusement ayant pour la première fois trouvé réponse à ses questions. Il se passa plusieurs minutes avant qu’une voix les sortis tous de leur torpeur.
« S’il vous plait ? Que se passe-t-il ici ? »
La petite page s’était relevée et sursauta violemment au hurlement de joie d’Anne qui la serrait dans ses bras.
« Mais qu’est-ce qui vous prend ! Vous allez abîmer ma robe ! Et mon seigneur doit très certainement se demander où je suis passée ! »
La tirade de la fillette surprit au plus haut point la jeune servante, qui lâcha aussitôt la petite page en bafouillant, sans que l’enfant l’écoute, vu qu’elle était déjà repartie en courant vers les appartements de son seigneur.
« Laissez tomber, jeune fille, il est probable que, le sort rompu, plus personne ne se souvienne de quoi que ce soit ici… Nous sommes désormais les seules personnes qui retiendrons les événements, et les leçons qui en découlent. »
Le prêtre aida l’aveugle à se relever, avant de regarder gravement Anne dans les yeux.
« Rentrez chez vous, jeune fille, et ne racontez jamais à quiconque ce qui s’est passé ici. »
La petite servante acquiesça, avant de partir en courant jusque chez elle. Elle y trouva sa mère ravaudant de vieilles chausses.
« Tu es déjà de retour ? Tu rentres tôt, dis donc ! Tu as dû en voir de toutes les couleurs, aujourd’hui ! »
Anne sourit. Sa mère ignorait à quel point elle avait raison.
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| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 1 Nov 2009 - 0:20 | |
| J'aime bien ^^ L'ambiance moyenâgeuse est assez plaisante à lire, surtout comme tu la décris! |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 1 Nov 2009 - 0:28 | |
| Contente que ça te plaise ^^ Voici la suivante, bien moins joyeuse. Titre: Et moi, je n'ai rien faitPrologue- Spoiler:
La maison de banlieue a l'air calme. Un jardinet, un étage, des rideaux aux fenêtres... Une maison comme les autres... C'est vers cette maison que je me dirige, sans vraiment me presser, de mon pas si léger qu'il ne laisse nulle empreinte sur la neige. Dans le jardin, recouvert de blanc, il y a un tricycle, à moitié recouvert. La porte d'entrée n'est pas fermée. Normal, Nathan m'a précédé à l'intérieur. Il laisse toujours les portes ouvertes, il a trop peur d'être enfermé. Moi non plus, je n'aimais pas ça.
La chambre des parents est comme je m'attendais à la trouver. Sur le lino, repose le corps du père, un air d'incompréhension sur le visage, un trou béant dans la poitrine. Sur le lit, la mère exprime plutôt la terreur. Comme toujours. Elle n'a plus une goutte de vie dans les veines. Comme d'habitude, Nathan lui a fermé les yeux. Je n'ai jamais compris pourquoi il faisait ça... Puisque les parents sont morts, c'est à l'étage que je trouverai Nathan. Dans la chambre d'un des enfants. C'est toujours le même schéma avec lui.
C'est effectivement dans la chambre de l'aîné que je le retrouve. La cadette a cessé de vivre sans même se réveiller, dans son lit aux motifs d'arc-en-ciel. Le garçon ne tardera pas à la suivre. Pour l'heure, il est encore conscient, bien qu'encore dans les brumes du sommeil. Nathan l'a pris dans ses bras, et lui chantonne la berceuse de maman. Celle qu'elle nous chantait pour qu'on s'endorme, celle qui chasse les cauchemars. Sauf qu'ici, c'est lui, le cauchemar, et l'enfant l'ignore... Et moi? Je le sais. Je ne fais rien. Je reste juste là, présence silencieuse, inutile. Je sais ce qui va se passer, et je sais aussi qu'il n'y a rien que je puisse y faire.
Au moment ou les crocs de Nathan percent la peau de l'enfant, celui ci gémit. Et s'aperçoit de ma présence. Je n'ai qu'à voir l'incompréhension dans ses yeux, pour comprendre la requête. Je ne veux pas mourir, me dit son regard. Pourquoi ne m'aides tu pas? Parce que c'est trop tard, petit. Parce que tu es déjà presque mort. Mais ça fait mal, crie son âme. Et moi, tout ce que je fais, c'est lui raconter une histoire. Une histoire qui commença par un jour de neige, un soir, peu avant Noël.
Un soir d'hiver- Spoiler:
Ce jour là, je rentrais du conservatoire avec ma mère. J'étais un peu plus âgée que toi petit, je devais avoir douze ou treize ans... Je ne sais plus exactement. Ce dont je me souviens, par contre, c'était du ventre rond de ma mère. Un ventre énorme, qui la poussait à marcher en le soutenant, mais illuminait son visage. Elle et moi adorions rentrer seules du conservatoire en cette période, admirer les boutiques qui s'ornaient de pères Noël, écouter les chanteurs de l'orphelinat St James, dans le hall du centre commercial, et être accueillies par mon beau père et Tobias, mon frère cadet, avec des marrons chaud, ou la bonne odeur de tarte chaude.
J'adorais aussi écouter le rire de ma mère en cette période. Avant, tu sais, petit, elle ne riait pas beaucoup. Depuis que notre père à Tobias et moi était mort, elle avait perdu le sourire. Alors tu vois, mon beau père et mon futur petit frère, je les aimais pour ça. Avoir rendu son sourire à ma mère.
Ce soir là, donc, nous rentrions toutes les deux, insouciantes. Heureuses. Ce soir là, nous sommes mortes pour la première fois. La maison était vide. Sombre. Comme inoccupée. Cela nous avait étonné, mais nous avions pensé que Tobias était encore chez son ami, et que Marc était allé le chercher. Rien de grave, disait ma mère. Et je l'ai cru. Je suis monté dans ma chambre, maman dans la sienne. C'est son hurlement qui m'a confirmé ce que mon âme avait compris dès le début. Comme la tienne a compris que tu allais mourir avant même que tu ne sois réveillé.
Je suis redescendue en courant dans la chambre de ma mère. Mon frère et mon père étaient là. Morts. La surprise inscrite sur leurs traits. Je n'eut que le temps de me rendre compte qu'un homme se tenait derrière moi, caché par la porte, avant d'être soulevée du sol. Je pense qu'à ce moment là, mes yeux devaient exprimer la même chose que toi quand tu m'as vue. La peur, l'envie de vivre... Seulement, dans mon cas, quelqu'un pouvait intervenir, c'était même le but de la manoeuvre. Le vampire qui me tenait contre lui se moquait de moi. Il avait simplement besoin d'un otage. Un otage pour contraindre ma mère à obéir.
Ils m'entraîna vers la rue, prévenant ma mère qu'il était inutile de chercher à fuir. Elle, tellement abattue, ne tenta rien. Ni de fuir, ni de se battre. Elle n'aurait pas pu faire grand chose. Si elle avait tenté de fuir, il se serait contenté de me tuer, et de se mettre à sa recherche. Des fois, je me dis qu'elle aurait du. Nous ne serions pas là, sinon, toi te vidant doucement de ta vie, et moi te racontant cette histoire.
Je ne me souviens pas parfaitement du trajet. Je tremblais de froid, notre ravisseur ne m'ayant pas laissé reprendre mon manteau. Pour pallier à toute éventualité, il me portais. De loin, on nous aurait pris pour une famille, le père portant sa grande fille, la mère marchant à ses cotés. Mais moi, je voyais bien la lividité du visage de maman, et la pression sur ma nuque était loin de celle de la main d'un père. J'ai du sombrer dans une torpeur similaire à la tienne, parce que je ne conserve aucun souvenir de la route que nous suivîmes...
Je me souviens parfaitement de la pièce sombre où le vampire nous enferma. Une chambre, d'apparence simple, deux lits de camps encadrant un berceau d'enfant. Une sorte d'ancienne nursery. Tu vois, à ce moment là, nous avons commencé à comprendre, ma mère et moi. Nous n'étions pas ici pour nous, mais pour mon frère. Mon futur petit frère, qui devait naître d'ici quelques jours.
Le lendemain de notre enlèvement, sitôt la nuit tombée, le vampire revint nous voir. Et expliqua à ma mère ce qu'il attendait d'elle. C'était un scientifique, étudiant la possibilité, ou plutôt l'impossibilité pour les vampires d'avoir des enfants. Il estimait avoir trouvé un moyen pour créer un enfant vampire, et ma mère aurait « l'honneur » d'être sa mère... Si elle survivait. Quand à moi, je n'étais là d'après lui que pour la contraindre à obéir.
Durant les deux nuits qui suivirent, ma mère dut subir divers tests, échographie et autres, permettant au vampire d'examiner l'état de santé de l'embryon. A la fin de la seconde nuit, je fus séparée de ma mère. Lorsque je tentais de savoir pourquoi, le vampire se contenta de m'ordonner de me taire. Je compris plus tard qu'il avait transformé ma mère en vampire. Et espérait-il, mon frère aussi. En attendant, ma mère et moi fumes séparées, le vampire ayant encore besoin de moi pour une tache dont j'ignorais tout.
Frère- Spoiler:
Nathan s'est endormi, toi dans les bras, comme une poupée. Il a l'air si mignon, si l'on oublie le sang qui tache les draps. Et toi, tu résiste. Tu tente de garder conscience, de ne pas t'endormir. Car si tu te laissais sombrer, tu ne te réveillerai plus jamais... Mon histoire t'intéresse donc tellement, petit? Où continuerai-tu d'espérer? Tu n'as même plus la force de répondre... Tout juste celle de m'écouter.
Je passais donc plusieurs jours seule, dans une chambrette voisine de celle de ma mère. Sans rien savoir de ce qui se passait. Et puis, un jour, peut-être deux semaines ou trois après notre enlèvement, je fus ramenée dans la chambre. Ma mère était là, attachée au lit, ses traits distendus par la douleur et l'épuisement. Son ventre était plat, un peu flasque. Le bébé était né. Le vampire le tenait justement dans ses bras, qui pleurait. Il a faim, m'a-t-il dit.
Il n'y avait qu'un moyen de savoir si l'expérience avait réussi, estimait le vampire. Lui donner mon sang à boire. Le vampire n'avait plus besoin de moi pour obliger ma mère à coopérer depuis qu'il l'avait transformée. Elle devait lui obéir, étant sa « fille ». Il aurait pu me tuer bien plus tôt, mais m'a gardé en vie. Pour le bébé. Parce qu'il voulait avoir du sang frais pour son bébé. La vie tient à peu de choses, n'est-ce pas? La mienne tenait à ce que notre ravisseur voulait un biberon pour son fils.
En fait, mon frère ne but pas une goutte de mon sang. Un groupe de chasseurs de vampire choisit effectivement ce moment précis, entre le crépuscule et la nuit, pour investir la maison. Ma mère mourut ce soir là, ainsi que notre ravisseur. Mon frère et moi furent examinés par des médecins de leur organisation anti vampires, puis, déclarés humains, nous fumes envoyés en orphelinat.
Je ne sais même pas pourquoi je te raconte ça. Tu n'est qu'une âme qui ne brillera plus demain. Tu n'entends probablement même plus ce que je raconte. Tu as déjà assez de difficultés à faire battre ton coeur. Nathan est toujours endormi, sa main sur ta poitrine, le visage dans ton cou. Il ne se réveillera qu'un peu avant l'aube, comme à chaque fois.
Durant six ans, mon frère et moi vécûmes à l'orphelinat. Comme seuls ma mère et le vampires connaissaient le nom de mon frère, on lui en donna un nouveau: Mathias. Il était adorable, vif comme l'éclair, et farceur comme un chaton. Lorsque je devint majeure, je quittais l'orphelinat, Mathias avec moi. Les membres de l'organisation anti vampire prirent contact avec moi, et me demandèrent de travailler pour eux, en temps que secrétaire. Je connaissait leur existence, leurs buts. Je savais que les vampires n'étaient pas un mythe. C'est ce qu'on a du te dire, non, petit? Les vampires sont des histoires. Mensonges. Tu t'en es aperçu, non?
J'acceptais donc de travailler pour cette organisation. Je gardais le secret face à mon frère, pour ne pas l'inquiéter. Et dans le même temps, je le surveillais. Au cas où. Mathias était vraiment adorable, même s'il ne grandissait pas mentalement. A 15 ans, il agissait encore comme ta petite soeur dois agir. Devait. Il aimait les farces, aimait que je lui chante la berceuse de maman, courrait vers moi pour que je le prenne dans mes bras. Pourquoi je parles au passé, alors que mon frère est encore vivant? Parce que cela fait plusieurs années que les choses ont changées.
Il y a du mouvement autour de la maison. Tu n'entends sans doutes pas, mais moi, oui. Cette nuit sera peut-être différente des autres. Je l'espère, et le craint à la fois.
Lorsque les choses changèrent, j'avais 27 ans. Je n'était plus vraiment une enfant, et ce depuis longtemps. Mon petit frère était devenu un adolescent charmeur, sportif... J'étais aussi fière de lui que si j'étais sa mère. Il n'avait jamais montré de signes de vampirisme, adorait le soleil, se refletait dans les miroirs...
Quelques jours après le nouvel an, le lendemain de l'anniversaire de Mathias, en revenant de mon travail un peu tard, j'eus la surprise de trouver l'appartement ouvert, les lumières éteintes. Tu t'en doute, petite âme, avec ce que je t'ai raconté tout à l'heure, je n'étais pas rassurée. Bien que plus de dix années se soient écoulées, je me souvenais de la mort de mes parents. C'est donc l'arme à la main que je me mettais en quête de mon frère. Je le trouvais assis sur son lit, dans notre chambre. J'étais si soulagée que je me jetais à son cou.
Tu vis encore? Tu t'accroche à ton espoir, toi. Un espoir inutile. Mais je t'envie de l'avoir encore. Les présences autour de la maison se font plus proches. Ils attendent le bon moment. Et toi, qu'est-ce que tu attends?
Je ne sais pas ce qui m'alerta dans l'étreinte que mon frère me rendit. Mais je savais qu'il se passait quelque chose. Et quand je tentais de me défaire de ses bras, mon petit frère si doux me retint avec une force insoupçonnée. Arrête, je lui ai dit. Tu me fais mal, Mathias! Mais il ne m'a pas écouté, tu sais? Il s'est contenté de me serrer plus fort contre lui. Comme si sa vie en dépendait. Reste, il disait. Ne pars pas.
Avant le dernier chapitre, il y a un jeu que je fais faire, en général... Quelqu'un a-t-il deviné ce qu'est Ella? (la narratrice) Passé, Présent... Futur?- Spoiler:
Chaque fois que j'entends le faible battement qui monte de ton corps, je m'étonne que ce ne soit pas le dernier. Tu veux désespérément vivre, n'est-ce pas? Laisse toi plutôt aller, va. L'aurore approche. Alors je me glisse vers la fenêtre, et j'agite le bras. Le signal qu'ils attendaient. En moins d'une minute, cinq silhouettes se dirigent vers la maison.
« Hnnn... »
Le son inarticulé que j'entends, le mouvement du vampire pour se lover contre le petit corps chaud me ramène plusieurs années en arrière... Je continue mon histoire? De toutes façons, tu t'en fiche, non? J'en étais arrivé à la première crise de panique de Mathias. Il me fallu de longues heures pour le calmer, et comprendre ce qui causait sa panique. En fait, je ne l'ai compris que trop tard. Nous avions été examinés, Mathias et moi, par des médecins, avant d'être déclarés humains. Mais Mathias était un nourrisson. Son vampirisme ne s'était développé que plus tard, quand il a eu ton âge, environ, sans que personne ne s'en rende compte.
Mathias avait résisté, inconsciemment contre cette partie de lui même qui, il le savait me terrorisait. Et cette partie de lui même à donné lieu à une autre personnalité. Tu commence à comprendre, n'est-ce pas? Nathan et mon frère sont la même personne. C'est aussi ce que j'ai appris, avec surprise.
Nathan s'est rendormi, sa soif de sang assouvie. Il ne reste que Mathias. Mathias qui se réveille doucement, ouvre les yeux, et les referme aussitôt. Il a compris, tu sais? Que tu es mort. Tu ne comprends peut-être pas ce qu'il chuchote, parce qu'il ne parle pas ta langue, mais moi, qui parle la plus importante, celle des pensées, je sais ce qu'il te dit. Je sais qu'il te demande pardon. Pardon d'avoir cédé, de n'avoir pas été plus fort.
Un bruit à la porte de la chambre. Arathéa. L'une de mes collègues, qui offrait toujours du chocolat à Mathias, et m'accompagnais parfois quand je devais l'amener à son école spécialisée. Qui riait de ses pitreries avec moi. Je n'ai qu'à voir son air concentré, et l'arme dans sa main pour savoir qu'elle n'est pas là pour ça. Mais Mathias ne le voit pas. Il ne voit pas l'arme.
« Tu peux le soigner, dis, Araë? Tu peux le soigner? »
Non, Mathias... Elle ne peut pas... Elle ne peut rien. Et moi, qui sait ce qui va arriver, je ne peux rien faire non plus. Juste fermer les yeux, pour ne pas voir mon frère tomber.
La détonation brise le silence. Et le cœur de Mathias. Qui a dit que les vampires ne peuvent pas mourir? Ils ont un cœur, comme tout le monde. Mathias tombe au sol, surpris, sa demande encore sur les lèvres. En face de lui, Arathéa garde son arme en joue, mais son regret d'en être arrivé là est visible. Pas aussi profond que le mien.
Le meurtrier est mort. Mais le prix à payer pour cela est lourd. Très lourd. Est-ce que c'est ce que tu attendais? Ils ne te sauveront pas, tu sais? Aussitôt mon frère à terre, les autres membres de l'équipe, qui étaient prêts à couvrir Araë entrent. Le médecin vient vers toi. N'espère pas petit. C'est inutile. Je sais très bien pourtant que tu ne peux pas t'en empêcher. Mais moi, qui connais le protocole, je te le dis: Tu ne verras pas le soleil.
« Son coeur bat. Faiblement, mais il bat. »
Je n'écoute pas vraiment la suite de la discussion, je connais son résultat. Je suis trop occupée à observer le corps de mon frère. Il a l'air en paix. Comme s'il avait accepté sa mort. Arathéa a répondu à sa demande. Il me l'avait demandé, tu sais petit? Il m'avait demandé de l'empêcher de faire du mal.
Une nouvelle détonation me fait tourner la tête dans ta direction. Le pistolet du médecin fume légèrement. Je t'avais prévenu petit. Il ne pouvaient pas te laisser vivre. Si tu avais survécu, tu serais devenu une goule, un danger pour eux. C'est ainsi pour tout ceux qui sont mordus par un vampire. C'est la première chose qu'on m'avait expliqué. Ca leur fait pas plaisir, pourtant, crois moi.
Les membres de l'organisation repartent. Il ne reste plus que toi, Mathias et moi. Tu crois que mon frère est au paradis, avec toi? Vous devez bien vous amuser, tous les deux, là haut. Et moi je reste seule.
Tiens? Tu n'es pas parti? Tu rigole silencieusement, petite silhouette transparente assise sur ton lit. Tu n'avais pas envie de monter? Non, faut croire. Tu te contente de me sourire et de me faire signe de poursuivre. Tu sais, tu peux me parler aussi. Enfin, si tu préfère... Tu sais, il n'y a pas grand chose à raconter. Je n'ai pas tué Mathias. Tu t'en es rendu compte. Je n'ai pas pu. J'ai payé ce moment de faiblesse, ou d'amour, comme tu veux, de ma vie. Mathias m'aimait, mais il n'était pas assez fort pour empêcher Nathan de me tuer. Il ne l'a jamais été. Je suis devenue un simple spectre, spectateur des évènements. J'ai suivi mon frère pendant 6 ans. La fin, tu la connais.
Quoi, tu la connais pas? C'est toi, enfin! Comment ça, non? Tu te montre, puis moi, puis l'extérieur. Le futur, hein? J'y crois pas trop. Mais si tu veux bien de moi, alors allons y.
Dernière édition par Elméria Reiss le Dim 1 Nov 2009 - 9:36, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 1 Nov 2009 - 0:46 | |
| Gaaaaaah j'adore tout autant, si ce n'est plus T.T |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 1 Nov 2009 - 0:54 | |
| Tu écris très bien ! J'aime beaucoup ! La première n'est pas si sombre que ça en fait, au contraire je trouve même :)
Une troisième ? :roll: |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 1 Nov 2009 - 9:33 | |
| ^^ Heureux qu'elle vous plaise. Si je dis qu'elle est sombre, cette histoire, c'est rapport au nombre de baffes que j'ai pu prendre en la faisant lire... ^^ Ces histoires étant également publiées sur fictionpress.com (et sous copyright, au fait) Allez, la suivante... L'une de mes premières, qui m'avait value pas mal de gifles (La première aussi d'ailleurs) VampiresL'accident- Spoiler:
Le sang envahissait sa bouche et ses poumons, lui rendant la respiration difficile. Les sons lui parvenaient assourdis, les images étaient floues. Sa poitrine lui faisait atrocement mal, d’une douleur sourde, lancinante, et d’une autre, comme un coup de poignard à chacune de ses respirations laborieuses. Il toussa et crachat un flot de sang, qui vint tacher son bliaud. Il mourrait.
À cette idée, son corps s’arqua, tandis qu’il tentait désespérément, malgré la douleur de respirer, de vivre. Il ne pouvait pas mourir, pas maintenant, c’était injuste ! Il était bien trop jeune !
« Aidez-moi ! Quelqu’un ! » Cria-t-il. (Ou voulu-t-il crier ?)
À nouveau, il rejeta une giclée de sang, se redressant légèrement dans le même temps. Ce mouvement, si infime soit-il, provoqua une douleur fulgurante, qui lui arracha un cri, plus proche du miaulement que d’un cri à proprement parler. Alors qu’il voyait sa vie s’échapper de son corps douloureux, et que toute son énergie était employée à respirer, il sentit vaguement des bras l’attraper par derrière, et entendit une voix l’enjoindre de tenir bon.
« Ne meurs pas maintenant, attend ! »
Ouvrant les yeux, le jeune homme distingua un visage d’homme aux longs cheveux noirs, et aux yeux jaunes.
« Pardonne-moi, je t’en supplie… »
Pardonner ? Quoi donc ? Il n’eut pas le temps de se le demander. L’homme se pencha sur lui, et le mordit à la jugulaire. L’adolescent, dans un sursaut d’énergie tenta de se dégager, mais n’avait déjà plus assez de force. Le vampire le tenait bien trop fermement. Epuisé, l’adolescent cessa de se débattre, se laissant peu à peu emporter par le froid mortel. Il ferma les yeux, et perdit graduellement conscience. Il ne sentit pas son cœur s’arrêter. La découverte- Spoiler:
Mathieu ouvrit les yeux. Il était allongé au pied d'une falaise, parmi des rochers dont les plus petits avaient le diamètre de son avant bras. À quelques mètres de lui gisait le corps d'un cheval, autour duquel s'agitaient déjà quelques mouches. Mathieu se redressa doucement. Ses vêtements étaient boueux, déchirés, tachés de sang. Il pouvait en sentir l'odeur qui lui donnait le tournis. Il s'étonna d'ailleurs de n'avoir mal nulle part, si ce sang lui appartenait. S'asseyant, il essaya de se remémorer les évènements qui l'avaient amenés là. Il savait s'appeler Mathieu, avoir 17 ans, et être en apprentissage chez un ébéniste. Ayant appris suffisamment pour travailler à son compte, il était revenu vers son village natal. Après… Sa mémoire était brouillée. Il avait manifestement eu un accident, et avait eu beaucoup de chance de ne pas finir comme son vieux cheval, dont le cadavre était éclairé d'un croissant de lune. Croissant de lune ? Mathieu se rendit compte brusquement que quelque chose clochait : La lumière était trop faible pour qu'il y voie aussi bien ! Que se passait-il ? Alors qu'il cherchait une explication à ce phénomène étrange, son regard se posa sur un message écrit sur le rocher au pied duquel il était allongé tantôt. Il avait manifestement été écrit avec du sang. Le sien.
« Pardonne-moi, mortel, et repose en paix »
Comme un coup de tonnerre, la mémoire lui revint. L'éboulement. Son cheval qui se cabre, le faisant chuter en bas de la falaise. La chute sur un rocher. Sa monture qui lui tombe dessus. Et l'homme. Le vampire. Mathieu passa vivement une main sous son bliaud, pour la poser sur sa poitrine. Sous ses doigts, les arrêtes brisées de ses côtes, mais surtout le silence de son cœur le forcèrent à admettre qu'il était mort. Un vampire.
Une nouvelle vie?- Spoiler:
L’adolescent poussa un cri d’horreur, et se laissa tomber à terre.
« Non ! Non ! »
Prenant à 2 mains une pierre, il l’abattit violemment sur le message.
« Je ne suis pas un vampire ! Je suis humain ! HUMAIN ! »
Relevant la pierre, il frappa. Encore. Et une autre fois. Et encore une. Jusqu’à ce que la pierre lui échappe des mains.
« Papa ? Qu’est-ce que c’est un vampire ?
-C’est un monstre. Ils n’ont pas d’âme, et se nourrissent du sang de leurs frères. Ils sont maudits. »
« Je suis humain ! J’ai une âme ! J’ai une âme ! »gémit l’adolescent en pleurs.
Il fallu un très long moment avant que Mathieu ne se calme. Il finit par se relever en s'appuyant contre le rocher. Il pouvait voir au loin l'aube qui se levait. L'aube?! L'adolescent se précipita dans la forêt, à la recherche d'un abri. Le soleil commençait à poindre, et l'adolescent commençait à paniquer. Au moment où il repéra une anfractuosité, visiblement assez profonde pour que la lumière n'arrive pas jusqu'au bout, un rayon le frappa à travers les arbres, arrachant un hurlement de douleur à l'adolescent. Trébuchant et titubant, Mathieu atteint la grotte, et s'y réfugia.
Il eut la journée pour réfléchir à sa nouvelle condition, torturé par une faim grandissante. Lorsqu'il put enfin sortir il dut se tenir à un tronc d'arbre pour ne pas chuter. La tête lui tournait, et il y voyait double. Une odeur métallique atteint ses narines. Avant qu'il n'ait eu le temps de comprendre ce qu'il lui prenait, il sauta dans un bond stupéfiant et atterrit sur le dos d'une biche qui, affolée, s'enfuit le plus vite possible. Peine perdue. L'adolescent n'eut aucune difficultés à atteindre la jugulaire de l'animal et à la transpercer de ses crocs. A chaque gorgée de sang, l'adolescent avait l'impression de revivre. La biche s'effondra rapidement, alors que sa vie s'échappait. L'adolescent se retrouva à terre, et il y resta quelques secondes, sans savoir que faire.
« Y a pas d'issue possible, hein? »
Il caressait doucement le pelage de la biche mourante, et, par pitié pour l'animal, l'acheva.
« Je suis désolé, ma belle... J'ai plus le choix, maintenant... Si je veux vivre, je dois tuer... Pardonne moi, ma belle. »
Le jeune vampire laissa couler deux larmes le long de ses joues. Il ne voulait pas mourir... Mais il ne savait pas s'il avait le droit de vivre au dépend de la vie des autres... Il ferma les yeux, et prononça ces mots:
« Je jure que jamais je ne m'attaquerai à d'autres humains. Qui le dit jamais ne s'en dédit! »
Une nouvelle vie commençait pour le jeune vampire... Après tout, peut être qu'en le tuant, l'Autre l'avait sauvé, non? Car sans lui, on n'aurait plus jamais entendu parler de Mathieu, l'apprenti ébéniste... Avant de partir- Spoiler:
Mathieu s'était décidé à partir vers le nord, vers le désert glacé d'Erel. Mais avant cela, il décida de faire un léger détour par chez lui. Il ne voulait pas se faire remarquer. Mais il voulait, une dernière fois, graver dans son coeur l'image de son village.
C'est pour cette raison qu'il se tenait là, près du vieil arbre sur lequel il était si souvent monté, regardant, rêveur le village en contrebat. Il lui avait fallu une semaine pour parvenir jusque là, tant il avait hésité à parcourir la vingtaine de kilomètres qui le séparaient de son village.. Au centre du village, il y avait la petite église, où son père prêchait le culte d'Alis, cette déesse si douce qui illuminait les hommes de son rayonnement, et les protégeait de Krila, la maîtresse des loups garous et des vampires. Partant en étoile, 3 voix en partaient pour rejoindre un chemin en terre battue qui entourait le village. Un peu à l'écart, sa maison se perdait dans les ombres de la nuit. L'adolescent regardait cette dernière en fredonnant une prière.
« Mathieu, c'est toi? »
L'adolescent se retourna en sursaut. Perdu dans ses pensées, il n'avait pas entendu qu'on l'approchait. Son père se tenait derrière lui, une torche à la main.
« Papa... »
Son père s'approcha de lui, et le serra dans ses bras. Heureusement pour le jeune vampire, l'épaisse fourrure dont son père s'était emmitouflé l'empêchait de percevoir la froideur du corps de Mathieu et le silence de son coeur.
« Ta mère va être ravie de te retrouver... Elle était folle d'inquiétude! »
Le jeune vampire se laissa entraîner par son père vers la maison. Ils ne savait pas comment il pourrait,s'en aller sans éveiller les soupçons, et de plus, il avait trop envie de revoir sa famille avant de disparaître définitivement.
Les re-trouvailles furent émouvantes. Les cris de joie de la mère réveillèrent les enfants qui, voyant leur aîné de retour, le pressèrent de questions sur son voyage. Il fallut un long moment avant que les enfants ne retournent se coucher. Mais pour Mathieu, il n'en était pas question. Il devait raconter ce qui lui était arrivé, raconter ces années loin de chez lui, prendre des nouvelles, bref, agir comme si tout était normal. Mais même ses parents n'étaient pas dans leur état normal. Au cours de la discussion, le père avait sortit un étrange objet, dont le métal brillait sous la lumière de la lune.
« Qu'est-ce, père? »
« Un pistolet avec des balles en argent. Il nous a été donné peu après ton départ, et j'espérais ne jamais avoir à l'utiliser, mais il semblerait qu'un vampire sévisse par ici. »
Mathieu se sentit soudainement en très mauvaise posture. Une petite voix lui disait de fuir, mais il ne l'écouta pas. Ses parents n'iraient pas tuer leur fils, tout de même et ils ignoraient encore qu'il en était un.
C'était sans compter une chose: le regard perçant de la mère. Trouvant étrange que son fils garde la tête baissée, et ne soit arrivé qu'en bliaud alors qu'il faisait un froid de loup, elle se méfiait légèrement. Elle sentait chez son fils des changements que seule une mère peut sentir. Lorsqu'elle vit son fils mal à l'aise à l'évocation du vampire, elle l'observa avec une plus grande attention. Et par s'apercevoir de l'immobilité de sa poitrine. Passant discrètement derrière son fils, comme si c'était normal, elle profita d'un coup d'oeil de son mari pour articuler silencieusement 1 mot.
« Vampire » Adieu- Spoiler:
Mathieu se sentit alerté par une drôle de sensation. Se tournant vers sa mère, il n'eut qu'à voir son visage pour comprendre. Se levant à toute allure, renversant au passage le tabouret sur lequel il était assis, l'adolescent se précipita vers la porte. Une détonation claqua comme un coup de tonnerre, auquel un hurlement de douleur pure répondit. La balle avait traversé la jambe du vampire, et seule le besoin de fuir, impérativement, lui permit de se relever, et de fuir comme il pouvait vers la forêt. Derrière lui, le village se réveillait, la poursuite s'engageait. Trébuchant, les larmes et la douleur l'aveuglant, il atteignit l'arbre qu'il affectionnait enfant, et l'escalada sans difficultés. Si la blessure et la douleur qui en résultait l'handicapaient, ses nouvelles capacités vampiriques compensaient en partie cette perte. Mais le jeune homme était trop détruit pour penser à vraiment s'enfuir. Ce n'était pas possible que sa mère, celle qui l'avait fait naître, nourri, élevé, ait pu ainsi le dénoncer, le renier d'un seul mot! Quand à son père... L'adolescent se soigna vite fait, et commença à redescendre de son perchoir pour disparaître, quand il aperçut les villageois qui s'organisaient en battue pour le retrouver. L'un d'entre eux le repéra, et la poursuite commença.
L'adolescent courrait au hasard, poursuivit par une bande de jeunes gens de son âge, tous de ses amis autrefois. Si le jeune homme avait été un vampire plus expérimenté, jamais il n'aurait été rattrapé. Mais il était plus un adolescent effrayé qu'un vampire, et les villageois ne mirent pas longtemps à l'encercler. Ligoté à l'aide des amulettes des villageois, il fut ramené devant l'église, sous les insultes et les coups déchaînés de ceux qu'il aimait, et jeté comme un sac devant le bâtiment. L'argent lui enlevait toute force, et il avait du mal à rester à genoux. Pendant ce temps, on avait sorti une grande croix de l'église, et on s'appliquait à l'appuyer contre le mur. Mais au moment où le forgeron relevait de force l'adolescent, une voix se fit entendre.
« Attendez! »
Le prêtre était là, les mains dans le dos, et regardait Mathieu de haut, plein de haine pour ce qu'était désormais son fils.
« Père, je vous en prie! »
« Silence! Sais tu comment s'assurer qu'un vampire n'a pas sombré dans les ténèbres? Réponds! »
L'adolescent reçut cet ordre comme un coup de poing. Son père n'oserait tout de même pas...
« Le... Le vampire doit... doit être exposé durant deux journées entières à la vue d'Alis. Si... si son âme n'a pas été dévorée par Krila... Elle lui rendra son humanité. Sinon... Sinon, Elle le détruira... »
La voix du jeune homme, déjà basse au début avait encore perdu en volume, et il acheva sa récitation dans un souffle, le regard dirigé au sol.
« Exact. Néanmoins, par égard pour la mémoire de mon fils, je ne te ferai pas subir cette épreuve. »
Reprenant espoir, Mathieu releva la tête. Son père tenait dans sa main, dirigé sur sa poitrine, le pistolet qu'il lui avait déjà montré.
« Repose en paix, mon fils. »
« Non... PERE! »
La balle pénétra dans le coeur du jeune garçon, brisant son cri en même temps que sa vie.
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| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 1 Nov 2009 - 10:48 | |
| Aux nombres de baffes ?? tes lecteurs sont bien violent je trouve !
Celle là est bien triste :( |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 1 Nov 2009 - 12:16 | |
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| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 1 Nov 2009 - 21:28 | |
| Comment peut-on se montrer violent vis-à-vis de quelqu'un qui écrit de tels chef-d'œuvres Oo? Haaaaa, décidément, la psychologie humain m'étonnera toujours ._. En tout cas, même si ta petite dernière est triste, j'adore toujours autant Faut dire aussi que j'aime bien lire des trucs glauques, tristes ou angoissants x). |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 1 Nov 2009 - 21:33 | |
| Bah y z'ont pas aimé que je tue mes persos... |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Mar 3 Nov 2009 - 9:54 | |
| Mouarf >< Et ils ont pas essayé d'écrire, par hasard? Parce que sans évènement, une histoire ne peut pas marcher. |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Mar 3 Nov 2009 - 14:15 | |
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| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Mar 3 Nov 2009 - 14:29 | |
| Je crois qu'elle veut dire qu'on peut pas faire d'histoires où tout se passe vraiment bien. Quand tout va trop bien c'est ennuyeux ^^
Puis on peut faire des histoires bien plus sombre sans pour autant tuer les personnages. Comme dit, en dehors de la dernière, y a quand même beaucoup d'espoir dedans je trouve :) |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Mar 3 Nov 2009 - 14:31 | |
| Lol
(va se remettre à une nouvelle histoire...) |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Mer 4 Nov 2009 - 18:57 | |
| En exclusivité, le premier chapitre de ma nouvelle histoire! Ce sera une histoire courte, en 2, peut-être 3 chapitres... Si on m'encourage ATTENTION Allusion à la prostitution enfantine, POUR LECTEURS AVERTIS SEULEMENT - Spoiler:
Dès les premières notes de la chanson, la fillette avait levé le nez de son assiette. Les images passant à la télé étaient bien celles de la chanson tant appréciée.
« Maman, Alice elle regarde la télé! »
La fillette lança un regard noir à sa petite soeur rapporteuse, et tenta de plaider sa cause. Un regard de sa mère la convainquit de revenir à son menu enfant, tout en bougonnant. Tans pis, elle pouvait quand même entendre la chanson, après tout.
« Ils ont retrouvé le petit Nicolas, tient... »
Alice regarda vaguement son père, qui lisait le journal. Il montra à sa mère une page, et les voilà partit dans une discussion quand au « pauvre gosse », et à « l'irresponsabilité des parents qui laissent des enfants seuls, faut pas s'étonner qu'ils disparaissent » Une discussion qui passait relativement au dessus de la fillette, déjà fatiguée par le long voyage.
Ils étaient parti le matin, en voiture. Sarah avait dormi quasiment tout le trajet, tandis qu'elle-même lisait son livre, où écoutait de la musique. Près de dix heures d'ennui dans l'habitacle, tout ça pour aller voir une vieille tante, inconnue des deux enfants. Alice espérait fortement qu'elle ne sentirait pas mauvais, comme la vieille voisine qui la gardait après l'école.
Après le repas, les enfants remontèrent dans leur chambre. L'hôtel n'ayant que des chambres de deux à offrir, les deux fillettes dormiraient dans l'une, les parents dans l'autre. Les consignes furent données (fermez bien la porte à clef derrière vous, s'il y a un problème, vous traversez le couloir, interdit d'aller ailleurs...), et les fillettes furent enfin laissées seules.
Alice ne sut combien de temps elle avait dormi, mais une lumière l'éveilla. La fillette ouvrit des yeux engourdis par le manque de sommeil... et se figea. Dans l'entrebâillement de la porte ouverte (elle l'avait pourtant fermée hier, sa mère avait entendu le clic! ») se tenait un homme, armé d'une lampe de poche. Il ne semblait pas s'être rendu compte qu'elle était éveillée. Il s'avança dans la chambre, éclaira les deux enfants, et s'arrêta au pied de son lit. La lumière provenant du couloir, allumé, permis à l'enfant de reconnaître le propriétaire de l'hôtel.
« Vous n'avez pas kidnappé assez d'enfants, avec le tsunami? »
La voix provenait de la porte. Un autre homme se tenait dans l'encadrement, tenant négligemment un pistolet à silencieux braqué sur l'hôtelier, qui se retourna. Discrètement, aussi silencieusement que possible, Alice se redressa.
« Nous avons une trop forte demande pour les européens... Croyez vous me faire peur avec cette arme? »
L'homme à la lampe de poche parlait d'un ton railleur et hautain, le ton de celui qui se sait le plus fort... Ce qui ne semblait pas inquiéter l'autre. Alice se faisait silencieuse, son regard oscillant entre les deux hommes, avec de petits coups d'oeils périodiques sur Sarah, toujours endormie. Bien sur, les hommes ne parlaient pas fort, et la fillette de 8 ans avait le sommeil lourd, mais quand même!
« Franchement, et dire que les humains vous croient gentils... S'ils savaient... »
« Tu connais le proverbe, l'histoire est écrite par les vainqueurs... Tu es étrangement bavard... Attendrais tu quelqu'un? »
Le sourire de l'homme armé s'effaça, découvert. Il tendit l'arme et tira. La balle partit dans un chuintement, traversa l'homme? Le spectre? Et frappa Alice juste au dessous de la poitrine. Le choc poussa la fillette contre le mur.
« Oh, non, tu m'as raté! Dommage! »
La voix de l'hotelier, railleuse, se faisait sourde, à mesure que la panique de la fillette grandissait. Sa main, qu'elle avait passé sous son T-shirt était humide et poisseuse. Elle n'avait pas besoin de ses yeux pour voir qu'il s'agissait de sang.
« Elle va être invendable... Eh bien tant pis. Je n'ai plus qu'à garder l'autre. »
Il y eut un flottement, et des quatre ne restèrent que la fillette, et l'homme au pistolet.
« Merde! »
Il sortit un téléphone portable, composa un numéro, sous les yeux de la fillette à la respiration laborieuse.
« Ouais, c'est moi. Bordel vous foutiez quoi il a disparu! Non, il y a plus rien. J'efface les preuves, et j'arrive. A de suite. »
La fillette le vit se diriger vers elle, tendre son arme... Une tentative de repousser l'arme, puis le noir.
Vos impressions?
Dernière édition par Elméria Reiss le Dim 3 Jan 2010 - 23:22, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Mer 4 Nov 2009 - 19:01 | |
| arf pov' tite fille :(
je veux savoir la suite ! |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Mer 4 Nov 2009 - 19:01 | |
| T'es rapide à lire...
J'ai à peine fini ce chapitre! xD |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Mer 4 Nov 2009 - 19:08 | |
| ben... ouais ^^ On me râle souvent après que je lis trop vite :| (on c'est mon homme... et moi quand j'ai fini de lire XD ) |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Mer 4 Nov 2009 - 19:10 | |
| Je connais XD
Enfi mon homme rale que je lis trop surtout XD |
| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour Dim 3 Jan 2010 - 23:17 | |
| en avant première, la suite de porte ouverte! J'sais pas trop où je vais, j'avoue... Donnez moi vos avis? - Spoiler:
L'homme regarda la jeune femme sur la photo. Une image de mauvaise qualité, comme la plupart des enregistrements réalisés par des caméras de surveillance. Mais il s'agissait du meilleur enregistrement qu'ils aient du fantôme. Pour ne pas dire l'unique.
« Elle ressemble pas à un revenant, pourtant, c'te fille... J'en ai trois comme ça à la maison! »
Le policier se retourna son collègue, qui venait de faire la remarque.
« Je ne sais pas si elle est un fantôme, mais les cadavres autour d'elle s'accumulent... On en est à quatre en un mois, ça commence à jaser... »
Il était pourtant d'accord avec lui. La jeune femme de l'image ne semblait pas être bien âgée, peut-être vingt ans tout au plus. A cet âge, la plupart des jeunes femmes vont à la fac ou cherchent du boulot... Pas elle. La presse l'avait surnommée « fantôme », parce que les deux premiers meutres avaient eu lieux en chambre close. Le fait même qu'il s'agisse d'une femme était encore inconnu des journalistes.
« Reprenons l'affaire, les gars. On a eu quatre morts, sans autre lien entre eux qu'une sorte de marque rituelle sur le coeur. Loyd, tu peux nous en dire plus sur eux? »
Hochant la tête, le collègue trois fois père se leva et commença son exposé.
« Alexandre Norman, quarante-deux ans, directeur adjoint de l'hôpital pour enfants. On l'a retrouvé dans son bureau personnel, une pièce à laquelle lui seul pouvait accéder. Il est mort par rupture des cervicales. Luka Reyth, soixante et un an, chauffeur de taxi. Poignardé à plusieurs reprises dans sa salle de bain. D'après le légiste, seul le dernier coup, porté à la gorge aurait été fatal, ce qui tendrait à prouver une volonté de faire souffrir. Aurel Rock, simple tenancier d'un hôtel formule un, tué dans sa voiture, d'un coup de cric en pleine tête. Enfin, Kevin Noctalis, le dernier, tué d'une dizaine de balles dans le corps. Il était directeur d'un laboratoire pharmaceutique. »
« Aucun d'entre eux ne connaissait les trois autres, d'après l'enquête de proximité, poursuivit Anthony Pan. De plus, ils appartenaient à toutes les couches de la société. Les lieux de naissances, d'études cercles d'amis fréquentés sont différents. Bref, aucun autre lien que cette marque. Maintenant que le résumé est fait, Vincent, parle nous du dernier meurtre. »
L'homme obéit étalant devant lui un plan.
« Kevin Noctalis a déjà été attaqué par un syndicaliste en colère, il y a cinq ans. Suite à cet incident, il avait fait installer un certain nombre de caméras vidéo dans son bureau. Malgré ça, impossible de trouver par où s'est introduit le fantôme. Sur le coup, elle mérite son surnom. Elle serait « apparue » près de ce mur, puisque c'est dans cette direction que ce tourne Noctalis. On peut supposer que la tueuse lui a parlé. Une fois dévoilée, elle ne s'est plus préoccupée des caméras, et à vidé un chargeur de 9mm sur sa cible, avant de lui tirer dessus une dernière fois à bout portant, puis de repartir. C'est tout juste si elle n'a pas marqué un temps devant la caméra pour lui faire un pied de nez, tellement elle s'en fichait! »
Le ton du jeune policier fit sourire les autres membres de l'équipe, avant que chacun ne se re-concentre sur les images.
« En analysant les vidéos, on a déduit qu'il s'agissait d'une femme, d'une vingtaine d'années. Elle ne s'est pas préoccupée des caméras, ce qui me laisse penser que soit on la trouvera facilement, soit elle a préparé son coup, ce qui la rendrait d'autant plus dangereuse. »
« L'un d'entre vous a-t-il des questions? Carl? »
L'homme qui venait de lever la main, un peu comme à l'école, prit la parole d'une voix étrangement douce pour un géant pareil.
« On ne la voit pas s'approcher de Noctalis, à part pour lui tirer dessus une dernière fois... Comment aurait-elle dessiné la marque sur la poitrine des victimes? »
Durant trois secondes, on aurait pu entendre une mouche voler.
« On raisonnait à l'envers... Vincent, Carl, repartez voir les voisins! Renseignez vous sur cette marque, fouillez tous les documents que vous pourrez trouver! Loyd, tu va au labo, je veux les dernières analyses immédiatement! Et que quelqu'un s'occupe de virer ces journalistes! Je leur parlerai plus tard! »
Les hommes sortirent du bureau, chacun courant à son poste. Seul resta Anthony Pan, regardant la photo de la jeune femme.
« Je ne sais pas qui tu es, ma petite, mais il y a des lois... Et tu peux compter sur moi pour te les faire respecter! »
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| | | | Sujet: Re: Histoires d'un jour | |
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